L’EXPERIENCE DE LA GOUTTE DE POIX, Galerie Forêt verte, Paris

L’EXPERIENCE DE LA GOUTTE DE POIX, Galerie Forêt verte, Paris

L’expérience de la goutte de poix, galerie Forêt Vert, Paris
du 3 novembre au 5 décembre 2017.
Performance Le lecteur coïncidant, votre avenir dans un poème au hasard des dès, le 18 novembre 2017 de 14 heures à 18 heures à la Galerie.

L’Expérience de la goutte de poix
Galerie Forêt verte, Paris
28 octobre 2017- 2 décembre 2017
Vernissage le 27 octobre 2017

Commissariat Nathalie AMAE

Donner un titre à une exposition ne va pas de soi, pourquoi une telle manière. En irait-il du titre comme d’un échauffement, d’une mise en condition ? Il en va bien ainsi des livres, des films et de tellement d’autres choses. Alors oui, un titre comme une manière de dire qu’il y a un récit et qu’une exposition est un moment, un épisode dans une série plus longue et souvent dans un mouvement plus ancien. Et puis encore, j’ai toujours donné des titres à mes expositions, alors je continue. J’ai des « stratégies obliques » quand je ne veux pas y mettre trop de volonté ! J’étais content de ma première formule « dans les failles du temps », le côté poétique de la chose. J’ai entré « dans les failles du temps » dans ma barre de recherche google, il y avait déjà deux romans, l’un portant le titre « Dans la faille du temps » et l’autre « Les failles du temps ». Par ce titre je voulais dire le temps, son étirement et son feuilletage, son recouvrement tangible que tout créateur connaît bien, une sorte de mouvement immobile. Et « la faille » je n’irais pas du côté freudien de la chose, je pensais plutôt à Daumal, René Daumal – le Mont Analogue. La possibilité de mondes parallèles, d’une brèche spatiotemporelle. Je pense à la poésie qui à tout instant ouvre cet espace dans le temps, dans la pensée, les émotions sensibles qui ne peuvent parfois se dire que par des phrases boiteuses, si joliment et sémantiquement trébuchantes, une intelligence qui ne se dit pas, qui s’allitère, qui s’homophone. En somme, deux romans dans les failles du temps, c’est la faillite du chemin vicinal ! J’ai bien hésité à poétiser, en creusant l’ellipse un peu plus : « des failles du temps ». Mais non, pas de titre défaillant. Alors, je divise le paquet de lames noires en 3, je divise à nouveau le paquet central en 3 et je prends la 5ème lame. Je la garde retournée, pour le suspens, le temps de ranger les cartes dans leur boîte noire. Il est écrit « Make it more sensual » ! Ok, c’est quoi, alors ! j’y pense, je vais au cinéma, je vis le temps du récit et des images qui le construisent. Je roule sur mon vélo, je déroule le temps et l’espace maintes fois parcourus. C’est bien dans le temps, dans les temporalités allongées, étirées jusqu’à l’immobilisme que je me retrouve. Surgit du fond lointain de ma mémoire la vidéo de Bruce Nauman lip sync ou Douglas Gordon étirant sur 24 heures Psycho de Hitchcock. Mais ce n’est pas la durée qui m’intéresse mais bien l’expérience du temps que la durée procure, le ralentissement qui vous éprouve physiquement. L’expérience d’un objet ralenti dans un contexte mouvant, toujours différent. Je plonge dans le temps, une image se forme, celle de gouttes, de gouttes de temps, les goutte du temps, à nouveau la barre google search, et je trouve « L’expérience de la goutte de poix ». Voilà, c’est mon titre, c’est celui-ci qui vaut. L’expérience scientifique rejoint, l’expérience métaphysique, l’expérience artistique.
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Affiche-GFV